La DJ & productrice de soirée Louise Chen est à l’affiche de la – très belle – prochaine édition du festival de musique électronique, Dernier Cri. DJ set, disques du moment ou rouille du pêcheur, nous avons échangé quelques mots !
C’est peu dire que cette nouvelle édition du Dernier Cri, festival de musique électronique au sens large qui nous manquait tant dans notre Écusson. Ouvert, curieux & multidisciplinaire, les co-fondateurs Pascel « Peck » Maurin & Luca Ruiz ne se refuse rien, et ça leur réussit. Techno, house, disco, clubbing, before, conférences, lives, masterclass : les propositions sont nombreuses et, bien qu’elles paraissent normales à toute(s) personne(s) familière de ce milieu, la chose n’est jamais aisée par nos contrées.
Qu’allons-donc nous pouvoir écouter, danser, apprendre, cette édition ? En quelques mots, beaucoup. La venue de la prêtresse de la techno option industrielle & coldwave Paula Temple, un before en l’honneur du collectif Modal (avec qui nous avions échangé en janvier dernier), le live du wonder kid Léo Pol, un petit déjeuner clubbing aux Beaux Arts ou encore la prise du Dièze par les Garçon Sauvage Club, célèbre soirée queer lyonnaise. Il y en a bien plus – et toutes les infos sont ici !
Parmi cette offre assez dingue qui s’étale sur tout le mois de novembre, une soirée a retenu notre attention : la venue de Louise Chen au Nu-Bahia : un haut lieu du groove chaud de tous horizons qui, le temps d’une soirée, accueillera une (très) fine connaisseuse de soul, r’n’b, AOR & disco ? N’y tenant plus, nous avons discuté avec elle.
Hello, merci d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions ! Comment ça va, tout d’abord ?
Louise Chen : Fatigueyyy mais aussi excitée à l’idée d’aller jouer en Ecosse et à Rouen ce weekend !
Si je ne me trompe pas (mais c’est possible), le festival Dernier Cri serait ta première à Montpellier. Qu’est-ce que t’évoques cette ville, au premier abord ?
C’est effectivement la première fois que je viens jouer à Montpellier, j’ai trop hâte ! Parmi les premières amies que j’ai rencontré en arrivant à Paris, il y avait Anne-Sophie, une montpelliéraine, du coup ça me fait penser à elle. Mais j’ai aussi de la famille dans la région, ma cousine, son époux et leurs deux garçons vivent par là, je vais en profiter pour leur rendre visite.
Je suis assidument ta résidence au Mellotron : tu y joues beaucoup de rare groove, soul, AOR, jazz, des choses assez douces. Est-ce qu’un contraste entre une discothèque « de jour » et des DJ sets, plus énergiques par définition, est nécessaire, selon toi ?
D’abord, merci ! J’en suis super flattée ! Pour répondre à ta question, le contraste n’est pas nécessaire. Pour moi, toutes les musiques sont liées, il faut juste trouver une manière de le montrer avec cohérence dans un DJ set en discothèque. Les disques que je joue au Mellotron sont souvent joués dans mes sets. Mais j’avoue que l’inverse arrive moins. D’après moi, pour les radioshow, il faut plus avoir en tête l’auditeur : on n’a pas la même écoute quand on conduit ou on cuisine, on n’écoute pas la musique de la même manière que dans un club. Certaines choses qui provoquent des réactions en club ne vont pas avoir le même effet à la radio … Ça relève de la psycho-acoustique ! Pour tout avouer, je réfléchis d’autant plus à la construction d’un radioshow. Et puis, c’est pour moi l’occasion de jouer des chansons d’amour mélancoliques que je n’ai pas (ou très rarement) l’occasion de partager autrement.
Tu sembles d’ailleurs ouvrir énormément tes sélections & DJ sets à bon nombre de styles différents. Une envie de renouveau ?
Rien de nouveau, j’ai toujours fonctionné comme ça. Adolescente, j’allais à des concerts de hardcore, après on allait en club techno ou en discothèque généraliste hyper R&B. Tout était à égalité, parce que c’est tout ce à quoi on avait accès. C’était mortel ! Puis, j’ai commencé à pousser des disques dans des bars où je jouais aussi bien du Kelis que du math-rock indé comme Shellac (rires) L’époque invitait aux mélanges, c’étant en 2005-2006, les années des soirées Common People au Batofar (qui vient de fermer après 20 ans de bons services, RIP) du Paris Paris (RIP aussi), des soirées Trash et Durr (idem) à Londres … À cette période, il y avait une volonté de faire exploser les barrières entre les genres musicaux & je suis restée fidèle à mes goûts. S’il ne fallait jouer ou écouter qu’un seul “genre musical”, je m’ennuierai sec. Il y a tant de musiques à découvrir, c’est comme voyager !
« S’il était aussi facile de s’envoler à l’étranger que d’aller chez son disquaire écouter un truc nouveau, ce serait dommage de ne pas en profiter et de rester toute sa vie dans son coin, non ? »
Je ne peux pas m’empêcher de parler food, connaissant ton attrait pour ! Puisqu’on est dans le Sud, plutôt brasucade, rouille du pêcheur ou tielle sétoise ?
Haha, bien vu ! J’adore la rouille du pêcheur mais je suis curieuse de goûter le reste ! Faudra m’emmener dans tes meilleurs spots.
Que sont devenues les soirées dont tu assurais la programmation au Wanderlust, Chentertainment ? Une petite info à dévoiler ?
J’ai mis les soirées en pause pour le moment. D’une part, parce que c’était beaucoup de travail pour moi toute seule et que je n’avais plus trop le temps. D’autre part, les DJs que j’aime booker sont déjà très bien présentés à Paris dans des soirées qui sont promeues par des crews comme La Mamie’s, Into The Deep, Make It Deep, JAW Family … Toutefois, j’aime l’idée de réactiver la soirée une fois de temps en temps pour faire des lineup surprise, affaire à suivre.
Pour finir, passage obligé : ton disque du moment ?
Franchement, je suis encore bloquée sur les démos de Prince, Piano & Microphone(1983) qui sont sorties cet été ! Autrement, chez moi je me mets en boucle l’album d’Ojeda Penn, Happiness.
Elle sera en DJ set au Nu-Bahia le 9 novembre avec Peck mais avant cela, elle passera quelques disques avec nos amis de Piñata Radio au Comptoir du Disques. Toutes les infos !
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